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Comment sont gérés les déchets issus du désamiantage ?

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Comment sont gérés les déchets issus du désamiantage ?

Astuces et Conseils
Publié le 06/12/2023 - Mis à jour le 06/12/2023

Vous avez rénové votre logement et des spécialistes du désamiantage ont dû intervenir pour collecter ce matériau hautement cancérigène ? Rassurez-vous, ces déchets ne finiront pas dans une décharge ou une déchetterie mais seront traités par une filière dédiée.

Pourquoi l’amiante est-il interdit ?

Fréquemment utilisé entre les années 1970 et 1990, l’amiante est un matériau minéral composé de fibres aux excellentes propriétés calorifuges et isolantes. Malheureusement, il est très volatil et ses fibres se fixent dans les poumons, provoquant des cancers pour la plupart incurables.

Le premier scandale de l’amiante eut lieu au milieu des années 70, le second au milieu des années 90, avec pour épicentre le même endroit : l’université Jussieu à Paris. Des centaines de malades, principalement des ouvriers exposés aux poussières, attaquèrent l’État. Depuis 1997, l’utilisation de l’amiante dans la construction est interdite.

Où se trouve l’amiante dans un logement ?

Si le logement est ancien, on peut trouver de l’amiante partout : dans les peintures, les revêtements de sol PVC, les murs, les faux plafonds, les éléments de construction en fibrociment, les colles, les conduits de cheminée, les conduits d’évacuation des eaux usées, etc. On le trouve même sur les joints des appareils électroménagers anciens.

Si vous rénovez votre habitation, pour votre propre usage, il est fortement conseillé de réaliser un diagnostic amiante. Il est obligatoire si vous vendez ou louez votre bien. Il vous en coûtera de 200 à 300 euros en fonction de la surface à examiner.

Attention, quand l’amiante ne menace pas directement la santé des occupants du logement, il n’est pas forcément nécessaire de le déposer, comme ça peut être le cas pour les conduits de cheminée. Mais si le diagnostic révèle que la quantité d’amiante est de cinq fibres pour un litre d’air, des travaux sont indispensables.

Comment se passe le désamiantage ?

Il doit obligatoirement être effectué par des professionnels, habillés de combinaisons et protégés par des masques. Ils doivent avoir une certification telle que définie par l’article R 44 12 – 129 du code du travail.

Le chantier, qui coûte en moyenne environ 3 000 euros, se déroule en plusieurs étapes :   

  • le dépoussiérage de toutes les surfaces du logement ;
  • le confinement avec test au fumigène pour que le logement soit parfaitement étanche et que des fibres d’amiante ne puissent pas s’échapper à l’extérieur.  

Il existe ensuite trois grandes méthodes pour neutraliser l’amiante :

  • le retrait pur et simple des éléments en amiante, généralement par arrachage, tout en évitant que les fibres se propagent ;
  • l’encapsulage, qui consiste à pulvériser un produit fixateur sur les fibres d’amiante quand celles-ci ne peuvent être retirées sans mettre en danger les ouvriers ;
  • le recouvrement, par le collage d’un revêtement.

Ensuite, toutes les surfaces sont aspirées avec un filtre « absolu » et brossées. Après un dernier contrôle, le chantier de rénovation peut commencer.

Comment sont traités les déchets issus du désamiantage ?

Les déchets issus du désamiantage sont de deux natures. Ils sont soit friables ou « libres », soit compacts, ou « liés ». Cela conditionne leur traitement.

Dans le premier cas, ils doivent être emballés sur chantier dans un sac étanche, lui-même mis dans un second sac pour éviter leur dispersion jusqu’au déchargement. Chaque sac doit être étiqueté et afficher un bordereau de suivi des déchets d’amiante (BDSA). Ils sont ensuite déposés dans une installation de stockage des déchets dangereux (ISDD) ou dans une usine de vitrification où ils seront détruits par une torche à plasma. Ce procédé s’appelle « l’inertage ». L’autre solution, la plus courante malheureusement, est l’enfouissement dans des centres spécialisés.

Dans le second cas, le procédé est le même en ce qui concerne le conditionnement. Ils peuvent être détruits en ISDD si le transport les a rendus volatils, ou être mis en installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) si le centre dispose d’alvéoles spécifiques et de casiers pour l’enfouissement.

Dans tous les cas, ils doivent simplement être acheminés dans le respect du règlement du transport de marchandises dangereuses (TMD). Le transporteur doit être agréé ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route).